Papeete, Jeudi 3 avril, 16.15 Monsieur X

Port de Papeete. L’odeur des tiarés envahit l’air moite de la capitale polynésienne. Rendez vous vers le Musée de la perle Robert Wan où l’on doit venir nous récupérer. Mr X s’arrête au niveau du passage piéton pour nous récupérer, bloquant ainsi la circulation l’instant d’une minute. Petit signe de la main aux conducteurs qui patientent derrière. Petit signe de la main en retour. Merci. Une minute après, la voiture démarre après avoir cordialement laissé passer un piéton.

Toulouse, Jeudi 24 avril, 18.00 Madame Y

Allées François Verdier, la circulation gronde. Il pleut. Un jeune adolescent à peine sorti de l’école attend Mme Y sur le trottoir pour rentrer chez lui. Le feu est vert pour les voitures, rouge pour les piétons. Mais Mme Y s’arrête pour abriter son fils déjà trempé…Quelle erreur. Un scandale. On n’a pas idée de bloquer la circulation quand les impatients veulent rentrer chez eux, au chaud. Un petit signe de la main de la maman, du fils…Rien. Une avalanche, que dis-je, un déluge de klaxons, d’insultes, d’impatience. Un pressé double par la droite mais son feu passe au rouge…Re-avalanche d’insultes, de klaxons, d’impatience. Connard. Connards.

Narbonne, Jeudi 1er mai, 17.30 Monsieur Z

C’est le jour du muguet pour certains. Le jour des manifestations pour d’autres. Le jour des retrouvailles en famille pour ce long week-end. Le jour où l’on oublie un peu le « stress » de la vie que certains mènent. C’est aussi le jour de la mort de Mr Z à Narbonne. Mort après avoir été écrasé par un chauffard sur un passage piéton. Mort pour rien. Mort pour de l’impatience. Mort qui anéantit. Mort qui illustre cet état de crispation intense dans lequel vivent une majorité d’entre nous.