J’ai assisté cet après midi à une conférence présentant les relations entre les journalistes et les collectivités territoriales.

Après avoir visionné un extrait de l’émission de Julien Courbet Les Sept pêchés capitaux sur une affaire mettant en cause un employé de la ville de Blagnac dans une histoire de photos de charme , le débat a débouché sur les dérives du journalisme et l’intérêt grandissant pour le « people », le « scoop » etc… Je prends ci-dessus l’exemple de Julien Courbet tout en sachant qu’il n’est évidemment pas représentatif des journalistes dignes de ce nom. J’évoque plus généralement la fascination pour le « local », « le fait divers », l’ « indiscret », que l’on retrouve aussi bien dans la presse écrite avec les dessous du divorce du Président dont on se fout, enfin dont je me fous royalement, ou à la télévision – chaînes privées / chaînes publiques = même constat, avec ces sujets de peu d’intérêt sur la petite vie des petites gens des petites communes des petits pays. Pas d’offense de ma part à la France d’en bas que ces reportages infantilisent et méprisent souvent en filigrane…

Bref, j’ai posé une question simple à un journaliste de France 3 pour comprendre la dérive de ce journalisme inintéressant à mon goût et parfois bien plus manipulateur qu’on ne le pense. Il a accusé avec une espèce de condescendance mal placée notre génération de « bizarres », uniquement intéressés par Voici, Public et autres. En cause : notre formatage par l’Education Nationale, puis par la Société qui nous apprend le voyeurisme et le mauvais goût. En bref c’est la faute à la société ! Quelle mauvaise foi ! Ce grand-reporter, c’est ainsi qu’il se présente (…au fait pourquoi grand ?), me paraissait persuadé de sa petite analyse pseudo sociologique sur les jeunes d’aujourd’hui. Ah les jeunes, ces immoraux, ces sans éducation, ces petits cons etc.

Ras le bol ! Vivement que notre jeune génération, comme il dit, lui explique qu’elle est aussi diverse que variée, aussi rebelle que passive, aussi à gauche qu’à droite etc. Et puis par une analyse toute simple on constate rapidement que les petits cons de pigistes et de journalistes ont été recrutés par ces types grand reporters plein de belles idées et n’osant assumer leur goût pour le sensationnel. A France 3 apparemment, le rédacteur en chef est souvent issu du milieu journalistique. Alors, pourquoi ne recrute t’il pas des jeunes qui lui conviennent ? Qui respectent sa ligne éditoriale ? La faute aux actionnaires, forcément. Faut vendre, faut faire de l’audimat…Ouais c’est sûr, c’est tellement facile de dire que c’est la faute de l’autre. Ca protège, ça crédibilise et ça veut faire croire qu’on fait du journalisme de qualité…