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jeudi 25 octobre 2007

Qui peut être jugé responsable de la médiocrité du journalisme ?

J’ai assisté cet après midi à une conférence présentant les relations entre les journalistes et les collectivités territoriales.

Après avoir visionné un extrait de l’émission de Julien Courbet Les Sept pêchés capitaux sur une affaire mettant en cause un employé de la ville de Blagnac dans une histoire de photos de charme , le débat a débouché sur les dérives du journalisme et l’intérêt grandissant pour le « people », le « scoop » etc… Je prends ci-dessus l’exemple de Julien Courbet tout en sachant qu’il n’est évidemment pas représentatif des journalistes dignes de ce nom. J’évoque plus généralement la fascination pour le « local », « le fait divers », l’ « indiscret », que l’on retrouve aussi bien dans la presse écrite avec les dessous du divorce du Président dont on se fout, enfin dont je me fous royalement, ou à la télévision – chaînes privées / chaînes publiques = même constat, avec ces sujets de peu d’intérêt sur la petite vie des petites gens des petites communes des petits pays. Pas d’offense de ma part à la France d’en bas que ces reportages infantilisent et méprisent souvent en filigrane…

Bref, j’ai posé une question simple à un journaliste de France 3 pour comprendre la dérive de ce journalisme inintéressant à mon goût et parfois bien plus manipulateur qu’on ne le pense. Il a accusé avec une espèce de condescendance mal placée notre génération de « bizarres », uniquement intéressés par Voici, Public et autres. En cause : notre formatage par l’Education Nationale, puis par la Société qui nous apprend le voyeurisme et le mauvais goût. En bref c’est la faute à la société ! Quelle mauvaise foi ! Ce grand-reporter, c’est ainsi qu’il se présente (…au fait pourquoi grand ?), me paraissait persuadé de sa petite analyse pseudo sociologique sur les jeunes d’aujourd’hui. Ah les jeunes, ces immoraux, ces sans éducation, ces petits cons etc.

Ras le bol ! Vivement que notre jeune génération, comme il dit, lui explique qu’elle est aussi diverse que variée, aussi rebelle que passive, aussi à gauche qu’à droite etc. Et puis par une analyse toute simple on constate rapidement que les petits cons de pigistes et de journalistes ont été recrutés par ces types grand reporters plein de belles idées et n’osant assumer leur goût pour le sensationnel. A France 3 apparemment, le rédacteur en chef est souvent issu du milieu journalistique. Alors, pourquoi ne recrute t’il pas des jeunes qui lui conviennent ? Qui respectent sa ligne éditoriale ? La faute aux actionnaires, forcément. Faut vendre, faut faire de l’audimat…Ouais c’est sûr, c’est tellement facile de dire que c’est la faute de l’autre. Ca protège, ça crédibilise et ça veut faire croire qu’on fait du journalisme de qualité…

mardi 9 octobre 2007

Un air de déjà vu...

En Grèce il y a peu, je me surpris à superposer les souvenirs-cartes-postales de mes vacances précédentes pour saisir l’image, la sensation exacte que je ressentais en observant la vie, le paysage autour de moi.

Ios, petite île des Cyclades devenait un mélange de Syracuse en Sicile, de Désirade en Guadeloupe, de Lisbonne au Portugal et de Calanques vers Marseille… Mer turquoise, ruelles étroites, île déserte et caillouteuse, bougainvilliers et huile d’olive. Un mélange détonnant pour ramener à ma mémoire les bons moments passés ailleurs ! A mon prochain voyage, j’imagine que j’ajouterais aux cartes postales, Ios, comme référence pour une sensation méditerranéo-caribéenne…

Mais imaginons un instant qu’Ios ressemble tout simplement à Ios et interrogeons nous sur le sens de ce comparatisme aigu !

Dans un endroit inconnu, un lieu de vacances le plus souvent, nous sommes tentés de comparer ce que nous voyons à ceux que nous connaissons déjà. Cet impalpable pousse parfois le touriste à se joindre à d’autres touristes – voyages organisés, hôtel recommandé par Le Guide du Routard où l’on est sûr de se retrouver entre français, etc. Ce comportement grégaire renvoie au sentiment d’insécurité provoqué par le non-connu. En perte de repères, on éprouve le besoin d’en créer, en comparant par exemple le lieu où l’on se trouve à un autre déjà connu, mais en son temps inconnu. Cette recherche de signifiants est comparable à de nombreux débats au cours desquels nous sommes à l’affût de mots clefs faisant sens pour nous.

Je reviens ici à mon premier post, pour ceux qui ont suivi, où je parlais de journalistes qui avaient orienté le débat politique en Turquie d’une certaine façon. Mme Güll portait le voile, mais au final l’objet du post, n’était pas de parler de la laïcité mais de la manie désagréable qu’ont les journalistes d’éclairer un sujet avec des angles très différents et souvent très subjectifs et caricaturaux…Or les commentaires se sont davantage tournés vers la Laïcité alors qu’elle n’était pas l’objet du débat !

Il est intéressant et inquiétant de voir comment nos cerveaux sont programmés à utiliser ou se rattacher à des mots clefs, des images connues...

Quel drôle de pays !

Il y a quelques heures, dans une ville française à l’Est de l’Hexagone, je croisai, à la gare, un individu qui pestait contre les travaux engendrés par le projet de rénovation de la gare. Projet de rénovation, ô combien pratique, censé améliorer d’ici à 2008, la circulation des voitures, des bus et des taxis, et par effet boule de neige, diminuer le taux de l’hormone CDC ou l’hormone « crispation des conducteurs » aux abords de cette même gare. En bref, une initiative appréciable, prise dans un souci d’intérêt général, permettant à la fluidité routière et à l’emploi BTP de se développer.

Et voilà que Mr. X, certainement contaminé par cette hormone CDC, se plaint des désagréments que cela engendre. Certes, il faut contourner le chantier. Certes, la poussière salit. Certes, les places de parkings se font rares. Oui, Oui, Oui… aux râleurs des gares en rénovation. Vous avez raison !

Ce non-évènement se rajoute à la série de dizaines, de centaines, de milliers de critiques, non-constructives, émises par un nombre inconnu, mais considérable, de français. Qu’est ce qu’un français ? Un individu à priori pas mal loti, doté d’un caractère aigri, souvent réactionnaire (au sens de en réaction à), râleur et opposé à tout changement, quel qu’il soit ! Replongez-vous un instant dans vos archives cérébrales…Quand, pour la dernière fois, avez-vous pesté contre : le con…d’enc…de mer… de devant qui démarre pas assez rapidement aux feux – ça ne fera pas avancer les choses de klaxonner, contre la caissière du supermarché qui va pas assez vite, à sa place j’aurais déjà fini depuis des plombes con…sse – son travail est chronométré et si elle ne fait pas passer suffisamment d’articles à la minute, elle est virée, contre le touriste qui marche doucement et gêne votre pas frénétique – en vacances on vous emmerde parce que vous prenez tout en photo et levez le pas devant le chat sur la fontaine quand la feuille est tombée sur l'eau ? contre la réforme des retraites - sans réfléchir à la nécessité d’engager une vraie politique de réforme oui mais Sarko il a dit que et Fillion il a fait ça et Ségo elle pense que..gna gna gna, contre les 35 heures quand vous partez en courant en RTT en crachant sur la gauche, contre votre collègue de boulot qui parle trop, contre cette merde d’administration, contre la lenteur de la Caf, de la Sécu, etc. etc. etc…

Allez ! Pas de fausse modestie !! Vous êtes des leurs, que dis-je des nôtres ! Que faire ? Une seule solution… La manifestation !! Oups j’ai mon côté française frustrée, rebelle irréfléchie qui reprend le dessus. C’est grave docteur ? C’est une maladie sociale qu’améliorerait peut être une bonne psychothérapie collective ou une thérapie choc, comme le propose Nicolas Baverez dans La France qui tombe (dont je ne partage pas toutes les idées mais qui a l’originalité d’agiter les discours bien pensants de gauche)! Bon d’accord ce n’est pas la solution - le travail sur les masses n’a jamais été un grand succès.

Je lisais dans l’excellent bouquin de Robert Castel L’insécurité sociale que plus il y a de sécurité dans une société plus elle se sent, paradoxalement, en insécurité (résumé fort schématique). De la même façon, j’imagine que plus la vie s’améliore en moyenne et dans son ensemble, moins elle semble douce. Il ne faut ni ignorer ni mépriser les soucis liés au chômage des jeunes, l’existence du quart monde en France, l’endettement des ménages, le stress urbain...mais cela justifie t’il la mauvaise foi ambiante de bon nombre de râleurs ? L’agressivité des citadins ? Le rejet de toute initiative ? Les manifestations collectives contre le politique ?

J’aimerais comprendre. Et je ne comprends pas. Cette attitude est propre à notre pays. N’en tirons aucune fierté et agissons pour que le flegme britannique n’ait pour équivalent, en France, la rogne gauloise.


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